Statues de la Vierge de l’Annonciation et de l’archange Gabriel


XVIe siècle, bois polychrome

Ces deux statues qui se font face représentent l’épisode de l’Annonciation : l’archange Gabriel informe la Vierge de sa grossesse miraculeuse. Marie, occupée à lire les Textes, ne s’attend pas à l’apparition de Gabriel. Pour montrer sa surprise, elle a été sculptée avec la main droite levée. L’archange est représenté de manière classique en jeune homme imberbe. Le bleu, couleur associée à Marie, se retrouve dans l’habit et la niche de l’ange.

Ces statues sont abritées dans des niches gothiques à volets de bois. Les panneaux sont peints très finement de scènes de l’enfance et de la vie de Marie jusqu’à la Nativité du Christ ainsi que de représentations d’évêques et de saints. La peinture évoque le style des primitifs français et flamands des XVe et XVIe siècles.

Les niches ne sont pas complètes : au XIXe siècle, un recteur a vendu un panneau de chacun des coffres.


Statue de l’Archange porte flamme


XVIIIe siècle, bois polychrome

 

 

La fonction première de l’archange Raphaël se retrouve dans la signification de son nom « Dieu guérit ». Mentionné dans le livre de Tobie, de l’Ancien Testament, il connaît une dévotion particulière à partir du XVIe siècle et est alors représenté comme un ange gardien.

 

La statue du Juch, en bois polychrome, figure un jeune homme aux cheveux bouclés, vêtu d’une simple tunique ; comme pour Gabriel, les ailes sont absentes. Il représente l’ange « porte-flamme », mis à la porte du paradis pour interdire l’entrée à Adam et Ève, coupables du péché originel. Son emplacement dans l’église est significatif car cet ange figure la chute qui sera réparée par l’Annonciation et la « Bonne Nouvelle » présentes dans le chœur. 

 


Statue du Christ en croix


Date inconnue, bois polychrome

 

Cette statue du Christ est placée de façon traditionnelle face à la chaire, pour être constamment sous le regard de l’orateur. Le drapé de son pagne est sculpté de manière à donner une impression de flottement. Si la tête penchée vers la droite et inclinée vers le ciel répond à une iconographie usuelle, il est cependant plus rare de le représenter avec les deux pieds séparés et non cloués l’un sur l’autre.

Statue de Saint Sébastien


Date inconnue, bois polychrome

 

Saint Sébastien est généralement représenté sous l’apparence d’un jeune homme nu, attaché à un poteau avec le corps transpercé de flèches.

Officier romain, son exécution est ordonnée par l’empereur Dioclétien au IIIe siècle de notre ère à cause de sa foi chrétienne. Son culte apparaît au IVe siècle. D’après la légende, Rome fut préservée de la peste en 680 par son intercession. Il est généralement invoqué pour protéger de la peste ou de toute autre épidémie.

Il n’était pas rare de ficher des flèches dans des statues en bois, même si bien souvent celles-ci sont tombées. Au Juch, ces flèches ont été conservées, dont l’une fichée en plein nombril !


Statue de Saint Maudez


XXe siècle, bois, Hervé Goër sculpteur du Juch

 

Maudez, Maudet ou Maudé est un saint irlandais ayant vécu vers le VIe siècle. Il fait partie de ces saints bretons non canonisés officiellement par l’Église catholique, mais dont le mythe assura sa renommée et son culte en Bretagne.

Maudez est un saint guérisseur. Un des épisodes de sa vie relate son intervention à l’île Maudez, près de Bréhat où il chassa d’un signe de croix les serpents et les vers qui infestaient les lieux. C’est pourquoi il est souvent invoqué pour défendre contre tout ce qui rampe (reptiles, insectes, vers) et pour la guérison des maladies de peau.

La statue du Juch présente des attributs relativement conventionnels. Maudez est figuré tête nue, portant une crosse, une mitre et un bréviaire à ses pieds. Bien souvent, ces attributs peu distinctifs rendaient interchangeables le nom de saints sur une même statue, comme Maurice ou Mériadec. Mais ici, contrairement à l’usage traditionnel d’une chape rouge à croix blanche, il porte un vêtement blanc aux bordures dorées. Au-dessus de sa tête se trouve le Saint-Esprit sous la forme d’une colombe.


Groupe statuaire saint Michel et le diable


XVIIe siècle, bois

 

La statue de l’archange saint Michel terrassant le diable, ou « Diaoul ar Yeuc’h », constitue l’élément le plus célèbre de l’église. Selon la coutume, les marins de Douarnenez déposaient dans sa gueule leur chique ou leurs mégots avant de partir en mer, afin de conjurer le mauvais sort.

 

La légende du diable du Juch est directement en lien avec Hervé du Juch. Transportant avec grande difficulté la cloche de saint Maudez destinée à l'église, Hervé accepta l'aide du diable croisé sur son chemin. Celui-ci lui demanda cependant en contrepartie d'avoir son image dans l'église du Juch. Sur les conseils du recteur de l'époque, une statue le représentant fut placée sous les pieds de Saint Michel.

 

Le sujet de ce groupe statuaire s’inscrit dans une longue tradition iconographique. L’archange Michel, chef des légions célestes, combattit Satan lors de sa révolte au paradis et le vainquit. Il très souvent représenté comme ici, l’épée à la main droite, le bouclier à la gauche, et vêtu d’une armure. Michel est ici dépourvu d’ailes, comme pour les statues de Gabriel et de Raphaël. Son costume est inspiré par ceux en usage dans le théâtre classique de la seconde moitié du XVIIe siècle. 

 

Le plus souvent, le diable est incarné par un dragon. Il existe toutefois d’autres représentations anthropomorphiques d’une personne avec une figure difforme, censée inspirer le rejet. La statue du Juch grimace, ses pieds sont des sabots, ses mains sont atrophiées ; le diable a des oreilles de porcs et des cornes.

 

Aucune autre église de Bretagne n’a élevé une telle renommée autour d’une statue de diable : jusqu’aux années 1930, celui du Juch avait une place d’honneur dans le chœur.


Dévotion de la fin du XIXe siècle


 

Statues:

Saint Jean-Baptiste, fin XIXe, plâtre polychrome. Jésus du Sacré-Cœur, plâtre polychrome. Sainte Jeanne d’Arc, début XXe, plâtre polychrome. Notre Dame de Toutes Grâces, XXe, plâtre polychrome. Saint Joseph, début XXe, plâtre polychrome. Vierge de Lourdes, début XXe, plâtre polychrome.

 

Vitraux : 

Baie 10 : saint Jean Baptiste, Jésus transmettant l’enseignement de l’Eglise, saint Remy, Clovis. Baie 12 : Apparition du Sacré-Cœur à Marguerite-Marie Alacoque.

 

 Dans le dernier quart du XIXe siècle, un renouvellement affecte le clergé et les chrétiens de France. L’Eglise est influencée par le monde moderne et par les questions sociales. Une nouvelle statuaire polychrome en plâtre produite industriellement entre dans les églises.

 

La dévotion au Sacré-Cœur, c’est-à-dire au Dieu d’amour qui sacrifie son Fils pour la rédemption, est extrêmement populaire au XIXe siècle. C’est ainsi que Marguerite-Marie Alacoque, inspiratrice du culte du Sacré-Cœur est béatifiée en 1864. L’Eglise déplore l’exode rural et encourage la renaissance de la famille chrétienne en mettant en avant l’idéal de la Sainte Famille et les figures de Joseph et de la Vierge.

 

Tout comme l’école de la IIIe République, les églises françaises offrent des figures nationales à l’admiration des citoyens. La plus importante est Jeanne d’Arc, symbole de la libération de la patrie depuis la défaite de 1870, mais également de vertu religieuse.

 

Le vitrail représentant Clovis est une particularité du Juch, usuellement, on choisit plutôt comme sujet sa femme, Clotilde, qui a contribué à le convertir au christianisme.

Enfin apparaissent des figures très populaires issues de milieux modestes, comme Bernadette Soubirous ou Thérèse de Lisieux, devenue une sainte nationale.